A vos plumes/take your pens

Voici un petit post où les auteurs en herbe qui visitent ce blog pourront poster (sous forme de commentaires) leurs textes ou poèmes (je les commenterai tous avec plaisir) sur le thème de l’aventure et du voyage, sujets que l’on retrouve souvent dans les livres de Jack London.

A vos plumes !

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This is a little post where the budding authors that visit this blog can write scripts, texts and poems about the adventure and the travel, sublects that we often find in Jack London’s books.

Take your pens!

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« Il avait intitulé cette nouvelle « Aventure » et c’était l’apothéose de l’aventure-non pas celle que l’on retrouve dans les livres d’histoire, mais la vraie aventure, cette maîtresse sauvage, formidable dans le châtiment et formidable dans la récompense, infidèle et capricieuse, qui demande une terrible patience et un terrible labeur, qui offre le soleil de la délivrance ou les ténèbres de la mort après des jours et des jours de soif, de famine, de délire, de fièvre, de sang et de sueur, dans un tourbillon d’insectes piqueurs et qui, par d’ignobles contacts, mènent vers les cimes aériennes de l’accomplissement ultime. »

« Martin Eden », p143, de Jack London, éditions phébus libretto

 IMG_2068Une photo de Nana15

5 réflexions au sujet de « A vos plumes/take your pens »

  1. Commentaire à l’origine posté il y a trois mois:

    Je commence, voici un texte écrit pour la classe. n’hésitez pas à commenter!

    Le clapotis des vagues contre les coques, le murmure du vent dans les voiles, le refrain joyeux d’un groupe de touristes… La mer était calme et j’étais sereine. A l’écoute.
    Je regardais droit devant moi : une main tenant fermement la barre, l’autre s’occupant de la grand-voile, je devais garder le cap sur la Trinité.
    L’un d’entre nous se retourna et nous annonça que, sur les trois « advance », nous étions le catamaran en tête.
    Une première goutte tomba sur mon visage. Je ne la sentis pas- la devinais, sans certitude- trempée d’eau salée comme je l’étais.
    Une deuxième goutte tomba. Sur mes genoux restés secs. Je levai la tête. Le ciel se couvrait de nuages noirs. Suffisamment vite pour que je puisse le voir.
    Je me retournai juste à temps pour apercevoir une voile orange. Sombrer. Un « advance » avait chaviré. Nous nous arrêtâmes, suivant la consigne. Bientôt le moniteur vint nous trouver et nous enjoigna de continuer.
    Nous repartîmes au plus près du vent. Cette fois-ci nous filions. Je n’entendais plus rien, le vent sifflais trop fort dans mes oreilles. Les safrans commençaient à se relever et je devais faire appel à toutes mes forces pour garder la barre droite.
    Entrés dans une zone de grain, la coque commençait à se lever. D’abord doucement puis dangereusement. Nous décidâmes de faire demi-tour.
    La première tentative ne fut pas la bonne. A la deuxième , je me décidai à empanner et tirai la barre vers moi.
    L’effet est immédiat.
    La coque en face de nous se soulève. Je part en arrière. Mon pied se coince dans les cordages.
    Nous avons chaviré et ma jambe reste coincée. Je panique, me débat et panique encore.
    Lorsque je peux enfin m’éloigner légèrement du bateau, celui-ci achève de se renverser : nous avons capoté.
    Je ne m’étais pas retirée assez vite et me pris une coque sur le genou, un hématome y resta durant plusieurs semaines.
    Une fois la tête hors de l’eau, je m’aperçus que mes amis s’accrochaient au catamaran et attendaient un bateau à moteur qui parvint bientôt à notre hauteur. Mais ce n’était pas notre moniteur…

    En écrivant ces lignes, je me souviens de ma peur il y a quatre ans et un sourire me vient en songeant au mat du catamaran qui resta longtemps coincé dans le sable.

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  2. Partir
    Avec mon bateau couleur ciel
    Traverser les mers capricieuses
    Embarquer vers d’autres cieux
    Quitter les constructions
    Quitter la pollution
    Les doux chants d’oiseaux
    Les dizaines de gouttes d’eaux
    Tombant tout de grâce
    Dans une mer claire tout de bleu
    Vêtue
    Des falaises de calcaires pâles et
    Si sauvages
    J’offre mon regard lointain
    A cette île saine
    Qui a enfilé sa plus belle robe
    Pour m’accueillir dans le jardin d’Eden

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  3. C’était dans ses yeux qu’on le voyait.
    Au milieu de sa pupille sombre ourlée de cils, là, un minuscule éclat de souvenir. C’était comme un barrage, une sorte de falaise immense que l’on ne voyait que là. Une petite porte étrange, que l’on arrivait pas à vraiment comprendre jusqu’à ce que, brusquement, elle s’entrouvre.
    Vous parliez tranquillement de choses et d’autres, en le regardant sans vraiment le voir, titillé par cette étrange couleur, en plein milieu du noir de son œil, et puis, BAM, il relâchait tout. En plein milieu du café, assis sur votre chaise, des mots encore dans la bouche, vous vous retrouviez sans un mot, submergé par une avalanche de réminiscences, qu’il laissait enfin échapper un instant, son petit sourire en coin et sa pipe à la bouche.
    Il riait ensuite, tout doucement, sans moquerie, devant votre air ébahi.

    Est-ce que vous avez déjà vu l’océan qui se tord de toutes ses forces comme un monstre hideux et répugnant, sans plus aucune forme, sans plus aucun silence, se jetant sur vous et sur votre vie ? Est-ce que vous avez déjà observé de près, les glaciers blancs du Nord, si froids qu’il vous suffit de les voir pour qu’un éclat de givre se fiche en vous ? Est-ce que vous avez déjà regardé les nuits du désert, si immenses qu’elles semblent vous avaler ? Est-ce que vous avez déjà vu des oiseaux si beaux et si grands qu’ils ressemblent à des feux colorés ? Est-ce que vous avez déjà vu des tigres et des princesses aux cheveux parfumés et aux courbes infinies, des tempêtes de sable chaud qui vous brulent comme une nuée d’aiguilles, des arbres épurés, dressés plus haut que le ciel, des nuages si étranges qu’ils semblent sortir d’une autre vie, des animaux aux dents de poignards qui ne sont que légèreté et instinct, des mosaïques de sangs et d’or, ornant des fenêtres à ciel ouvert ? Avez-vous déjà couché sur une terre rocailleuse et glaciale, dansé sans que rien d’autre n’avait d’importance dans un lac si salé que vous pouvez presque marcher dessus, hurlé devant une falaise si belle qu’elle semblait avoir été crée par un oiseau et couru pour votre vie sur un chemin semblant de braise ?

    Et bien lui, si.
    Et dans son explosion de voyages, vous aussi.

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  4. Au cours de ma courte vie, j’ai vécu plus que n’importe qui. Je suis allé dans autant de pays qu’il y a d’étoiles dans le ciel, j’ai appris plus de langues que les grands interprètes. J’ai rencontré plus de personnes que les hommes les plus vieux et vu naître plus de vies que n’importe quelle infirmière. J’ai vu des choses que je n’oublierai jamais, j’ai vu des choses qui m’ont cloué sur place et ont transpercé mon cœur de l’intérieur. J’ai traversé la Terre, visité le Pôle Nord et l’Australie, les Caraïbes et la Russie. J’ai soigné un ours blessé, pris dans mes bras un bébé de tigre. J’ai bu de l’eau du Nil, traversé le désert et l’Amazonie. J’ai rencontré des tribus qui m’ont pris sous leur aile, je me suis peint le visage avec de la terre. J’ai mangé des racines, j’ai couru à perdre haleine sur la plage et j’ai crié à la lune au sommet d’une falaise.
    Je crois être en mesure de dire que du haut de mes 15 ans, j’ai déjà vécu l’équivalent d’un siècle. Mais ce voyage, cette expérience-ci, je ne l’aie pas vécue. J’ai passé ma vie à l’éviter, à lui faire faux bond, à la frôler de près sans pour autant sans jamais imaginer qu’un jour elle m’atteindrait. Et maintenant que c’est le cas, maintenant que je me retrouve face à face avec elle, yeux dans les yeux, j’ai peur. Il y a tant de choses que je n’ai pas faites, tant d’expériences que je n’ai pas vécues. Je voudrais remonter le temps et ne pas faire cette erreur, ce faux pas qui a tout changé. Je voudrais vivre plus longtemps, retrouver mes parents, rencontrer une femme, fonder une famille, atteindre 80 ans, et puis mourir, paisiblement.
    Tout ce futur, tous ces rêves se sont évanouis en un instant, et maintenant je suis là, démuni et effrayé comme jamais je ne l’ai été. Ce voyage-là, on n’en revient pas. Ce voyage-là, personne ne sait ce qu’il y a derrière, et pourtant beaucoup l’ont fait avant moi. Peut-être qu’il n’y a rien. Peut-être qu’il y a une autre vie, une deuxième vie où je pourrais enfin vivre mes rêves…

    « La mort doit être un beau voyage puisque personne n’en est jamais revenu. »

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  5. Chère maman ,

    Je sais que tu ne regarderas pas ce courrier car tu est au ciel , mais je te l’écris quand même car c’est la première fois que je pars à la plage ce qui change de mon village dans ma famille d’accueil. La plage est très belle et il y a du soleil ! Je vais dans l’eau où au même moment je t’écris ces mots … Un dauphin me met sur son dos et me jette sur un paquebot . Il y a beaucoup de mondes sur ce bateau ! Me dis je . Au même moment je vois une dame , qui a à peu près 30 ans ; elle me ressemble beaucoup . Mais une vague m’attrape et j’ atterrie dans un paradis loin d’ici et je te vois maman , et me rends compte que c’était toi sur le paquebot , et que tu étais bien vivante ! Puis quelque chose m’expulse du paradis je me rends compte que j’ai rêvé , je suis dans l’eau en voyant une splendide beauté de cet océan glacé …

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“Et il faudra me dire ce que vous en pensez réellement. Avant tout, j’ai besoin de critiques, vous comprenez.” Martin Eden, Jack London